THE FLAMBOYANT YEARS OF ONE FAILED STAR.

LES FLAMBOYANTES ANNÉES D'UNE STAR RATÉE, by Pascal H.
*SHORT EXTRACTS* OF THE 2012 FINAL VERSION RIGHT HERE!

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Over 1,000,000 worldwide web readers already did! Hymne à Berlin, Hymne à la Sodomie, L'Épicier, Battery Park...Ratonnades à pédés!
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Monday, June 13, 2011

Hommage à Zizi / A tribute to Zizi / E->


English translation soon on line.


''Zizi Jeanmaire! Elle était pour moi sous les projecteurs, ou à la maison au rythme de ses chansons qui sortaient, toujours fort, des haut-parleurs, bien avant tous les strass et les paillettes qui scintillaient sur fond noir et aveuglaient de clartés solaires tous nos rêves, bien avant la beauté de ses guiboles qui nourrissaient sous ses collants sombres tous les fantasmes des hommes, l'érudition d'une verve populaire portée à l'apogée de sa sophistication. Elle était un savoir de gouailles en un vocabulaire toujours proche d'un vulgaire sans faille exprimé à son paroxysme dans l'antithèse même du médiocre ordinaire. Elle contenait aussi sous les prismes de cristal reflétant l'éclat de ses mots, la maîtrise de tous les arts de la scène à la perfection. Et c'était beau.
Un art unique indéfinissable et si parfaitement parisien qui la différenciait, elle et son argot, et de loin, des communs artistes d'usage de la place de Paris qui à côté d'elle paraissaient pour le coup, -vraiment vulgaires et sans âge. Zizi c'était le luxe pur, tout l'inverse de l'ordinaire, un luxe fait de gouailles et de luxures, de folies et de grandes vies qui elles, en tranches de vie à l'état brut, étaient intraduisibles dans aucun pays. Il n'y avait qu'à Paris. Des folies de femme, des folies de mec aussi, de folles ou de travestis, et qui toutes, sous-jacentes en leur ombre ou déjà en lumière, savaient de façon si naturelle avec elle, de leurs gonds se libérer haut et fort; Zizi en portait avec brio leur drapeau. Avec elle, tous les vantaux des portes et fenêtres les laissaient s'ouvrir vers la Liberté, la seule, la vraie. Celle de Boris Vian, celle de Gainsbourg, celle de Prévert et celle d'Aragon, et celle des faubourgs, qu'elle interprétait de leur réalisme pour si bien les connaitre, avec passion. C'est que sur les planches de ses music-halls, elle la connaissait la France et ses halls, son égalité et sa fraternité, et toutes ses libertés; elles étaient en des poésies chantées, toutes approuvées. En communiste ou en femme du monde, en putain ou en danseuse étoile, en visionnaire ou en femme fatale, elle savait tirer de vous toute votre gloire, rien d'autre que celle d'Être vous-même et de faire pétiller, en Carmen ou avec son truc en plumes, les attentes d'une sophistication intellectuelle et physique en brisant toutes les frontières de la société et de ses convenances. Elle était en bleu blanc rouge sur tous les sujets, en avance. Elle savait vous élever, de ses apparentes tocades, pour faire sauter tous les bouchons de champagne et les barricades. Il n'y avait jamais rien à ses histoires, de dérisoire. C'était un vrai bonhomme cette petite bonne femme, un gros Jules, un dur des durs, un costaud qui savait en femme puissance femme de sa voix rauque si délicieusement travaillée, manier les foules et les dompter, leur apporter le bonheur et les apprivoiser vers des temps meilleurs. Une Marianne des temps modernes Zizi, jamais égalée, une Tour Eiffel qui s'édifiait sur une nouvelle forme de pensée, une nouvelle façon de rêver, une nouvelle façon de voter et qui vous faisait quitter la terre de France de ses misères pour ne les observer toujours hors d'atteinte, qu'en beauté.
Comme l'avait fait chanter Serge Gainsbourg à la troupe dès l'ouverture de la revue du Casino De Paris, d'âme, de physique et d'esprit, Zizi n'avait pas son sosie. Nulle part. Elle n'était ni chanteuse, ni danseuse, ni meneuse. Elle était absolument, complètement, avec grandeur, du pouvoir surnaturel de ses mots et gestes à épanouir les foules, une fée, -unique.''


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